
Une centaine de personnes s’est rassemblée à Boulogne Billancourt, samedi 7 mars 2020, pour rendre hommage aux enfants victimes du syndrome du bébé secoué.
En famille, nous sommes venus soutenir Aude Lafitte la maman de Timothée. Ce fut une marche blanche chargée d’émotions.
Aude Lafitte est une maman endeuillée. Celle qui est aussi mère de Louise, 5 ans, a perdu son fils Timothée, qui avait alors 2 mois, des suites du syndrome du bébé secoué (SBS). Le petit garçon est décédé le 5 mars 2019, et cette résidente de Boulogne-Billancourt a choisi de témoigner un an plus tard dans 20 Minutes afin de lever le tabou sur cette forme de maltraitance.
Les chiffres de cette maltraitance infantile sont éloquents : « Aujourd’hui, un bébé est secoué tous les jours. Ce sont environ 400 bébés par an », avance la trentenaire. Le rapport 2019 de Santé publique France fait lui état de 1.215 enfants victimes de traumatismes crâniens infligés par secouement et hospitalisés sur la période 2015-2017.
Son père, un cadre de 38 ans, a été mis en examen dans la foulée pour violences volontaires ayant entraîné la mort. Le diagnostic des médecins laisse peu de place au doute : Timothée a succombé au syndrome du bébé secoué.
Un an plus tard, la Boulonnaise n’a toujours pas repris le travail. Elle est suivie par un psychologue et un psychiatre. Petit à petit, elle a trouvé « un peu d’énergie » grâce à sa petite fille, âgée maintenant de 5 ans. Toutes les deux ont déménagé dans un nouvel appartement, toujours à Boulogne. Et ont rompu tout contact avec le père de Timothée – « tout passe par les avocats ».
Lors de sa garde à vue, ce dernier a reconnu son geste de panique face aux pleurs de son fils. Il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Depuis, il a déménagé de Boulogne et a changé de travail en attente du procès. « Je ne veux pas le croiser », lâche Aude, en mâchant ses mots à chaque évocation de son ancien compagnon. L’instruction est toujours en cours.
« Être parent, ce n’est pas être infaillible. Il y a des moments difficiles, notamment lorsque les enfants sont tout petits et pleurent beaucoup. L’épuisement, le manque de temps pour prendre une douche ou manger, cela nous est tous arrivé »
Bravo à cette maman qui a décidé de soulever le tabou et de sensibiliser les parents sur le syndrome du bébé secoué.
L’association @stop_bébé_secoué a aidé à organiser cette marche blanche en souvenir de Timothée et toutes les autres victimes.
Retrouver l’article sur le Syndrome du Bébé Secoué.
Source : Alexia, 20minutes, Le Parisien